NordInfo avec l'ESJ

A grimonprez-Jooris, les tribunes qui ont porté tant de supporters (jusqu'à un maximum 25 500 en avril 1972, pour la rencontre LOSC-Saint Etienne) se démontent progressivement. Fabien Mauroy est en charge du dossier pour la Communauté urbaine de Lille. Il revient sur les étapes de la disparition du stade.

Vidéo la Voix du Nord : les dernières images du stade Grimonprez-Jooris.

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Avant Grimonprez-Jooris ..

Bien avant Grimonprez-Jooris, il y avait le stade Victor-Boucquey, construit en 1920, qui prit le nom d'Henri-Jooris en 1947. Henri Jooris est un grand nom du football nordiste, secrétaire général de l'olympique lillois de 1911 à 1919, puis président jusqu'en 1932.

Dans les années 1970, le stade Henri-Jooris doit disparaître pour permettre l'élargissement de la Deûle. Il devient « le vieux stade », et la construction du complexe Grimonprez-Jooris est lancée. Félix Grimonprez était lui international de hockey sur gazon, réputé meilleur joueur de France. Inauguré le 21 octobre 1975, en présence du maire de Lille Pierre Mauroy et de l'architecte Pierre-François Delannoy, le nouveau stade est bien plus grand et plus confortable que les précédents : 25 000 places, 138 projecteurs, trois quarts des sièges couverts.

Les projets qui fâchent : Grimonprez-Jooris II, le Grand stade

En juin 2003, l'idée d'un projet d'élargissement de Grimonprez-Jooris est lancée par la mairie de Lille : c'est "Grimonprez-Jooris II". 33 000 places pour permettre au club lillois d'accueillir la Ligue des champions. Le projet aurait dû coûter 50 millions d'euros. Le 15 mai 2004, la fermeture définitive du stade est inévitable. La structure n'est plus conforme aux normes de l'UEFA pour la Ligue des champion. La rénovation est indispensable.

Mais deux associations de sauvegarde du patrimoine de la citadelle (Renaissance du Lille ancien, Sauvons le cite de la citadelle) se sont opposées au projet de rénovation : après deux années de bataille judiciaire et de nombreux recours, le permis de construire est cassé, et l'annulation du projet est confirmée par le Conseil d'Etat le 28 décembre 2005. C'est le projet du Grand stade porté par la Communauté urbaine de Lille qui remplace le projet avorté.

Aujourd'hui, la bataille n'est pas moins féroce entre partisans du Grand stade villeneuvois et opposants. Le Grand stade de la Borne de l'Espoir, ce sont des chiffres impressionnants : 50 283 places, toiture mobile, pelouse rétractable. "plus qu'un stade, une boîte à spectacles", se glorifie le constructeur Eiffage sur son site.

Le projet en images :

Le projet est époustouflant par son gigantisme, sa modernité. Alors, rest in peace Grimonprez-Jooris? Pas vraiment. La disparition du laboratoire du LOSC ne se fait pas en toute quiétude. Grand Lille TV revenait en décembre sur les pierres d'achoppement rencontrées depuis le lancement du chantier :

Les maires de Villeneuve-d'Ascq et de Lezenne ont décidé le 17 mars dernier de maintenir le permis de construire du Grand stade. Le dossier est à présent entre les mains du Tribunal administratif. L'association Les 2sous du Grand stade a déposé un recours auprès du tribunal pour "insuffisance d'étude d'impact". "Nous avons trouvé dans la demande de permis de très nombreux points d'irrégularité. Ces irrégularités sont d'autant plus inadmissibles que la plupart d'entre elles ont pour conséquence d'escamoter des impacts extrêmement sérieux vis à vis des riverains du stade, qu'ils soient particuliers ou commerçants, mais aussi des usagers du stade projeté", écrit l'association sur son site.

Si le chantier est bien lancé, rien ne dit qu'il ne sera pas interrompu suite au jugement du Tribunal administratif.

Marie-Hélène Soenen